Depuis des décennies, le Congo pays potentiellement riche en sous-sol, tout comme en intelligence des hommes a toujours accusé du mal à enclencher un véritable décollage électronique au sein de son administration.
Cependant des sérieuses interrogations se posent au vu de réalités rencontrées sur terrain et les infrastructures à mettre en place pour redynamiser l’administration congolaise, sans en écarter la volonté de l’État qui ne se fait pas ressentir pour un éventuel changement. Devrions-nous, à ce sujet, dire que l’État agi en atermoiements ou les moyens techniques sont disetteux, ou alors l’absence des hommes compétents à la place qu’il faut en ces temps de l’ère du numérique ?
Dans le cadre d’une observation globale faite entre 1982 et 2021, l’Etat congolais accuse un grand retard à s’aligner derrière les Etats qui usent des moyens de nouvelles technologies pour structurer l’appareil étatique et avoir un fichier électronique solide pour tous les Congolais.
Du point de vue intellectuel, la voie de sortie de crise pour le Congo de s’apprivoiser avec un nouveau système de fonctionnement de l’Etat peut se faire en trois phases :
Systématiquement l’Etat doit s’organiser ex aequo pour toutes les communes. Par exemple pour Kinshasa en mettant en place un système d’identification électronique sectoriel au moyen d’internet. Comment procéder sur terrain ? Le travail devra être pédagogique dans un premier temps, c’est-à-dire :
Sensibiliser la population sur la nécessité de l’identification afin de permettre à l’Etat d’avoir un aperçu global sur le nombre de la population ;
Former séquentiellement une équipe technique qui prendra les commandes sur terrain de ces opérations ;
Programmer graduellement le nombre d’informations à recueillir par quartier. Cette mission au niveau local dans le quartier devra être menée en concomitance avec les chefs de quartiers qui seront associés à l’implémentation du fichier informatique avant de le remonter au niveau des communes où seront logées les données recueillies dans une base des données gérée par l’hôtel de ville.
Sur l’aspect technique, l’hôtel de ville par l’entremise du gouvernement devra équiper les communes des ordinateurs susceptibles de permettre la réalisation effective de ces opérations. Les équipes envoyées sur terrain doivent récolter les informations qui poursuivent une finalité déterminée, bien précise et cohérente, c’est-à-dire les données sur l’orientation sexuelle des personnes, les appartenances politiques et religieuses ne seront pas utiles à collecter au moment de l’exercice de leurs missions.
Ces opérations d’identification doivent être étayées sur une durée clairement définie par l’Etat et portées sur une politique de confidentialité des informations recueillies dans un registre commun détenu par les bourgmestres. Cela étant, les personnes dont les informations ont été collectées devront bénéficier d’un accès libre aux données stockées dans la base des données gérées par la ville et leur permettre d’exercer aussi d’autres droits secondaires tels que :
S’opposer à la vente de ces données aux sociétés commerciales pour des finalités de marketing et de prospection ;
Et de rectifier les informations non cohérentes.
Structurellement, après forcement une durée de deux ans maximum, les services d’archivage électronique des communes devront procéder aux mises à jour des informations stockées dans leurs officines.
Politiquement, quel impact aura ces opérations dans l’avenir ? Ce système d’identification électronique permettra de mieux organiser à titre d’exemple les élections avec un fichier informatique déjà existant, de permettre la fabrication des cartes d’identité nationale au moyen de données personnelles recueillies, de faciliter l’identification des Congolais vivant à l’est du Congo afin de sortir dans cet imbroglio spectaculaire de Tutsi et Utu…
Économiquement ces opérations permettront d’adopter un budget de fonctionnement pour chaque commune basé sur des chiffres détenus par la ville. Un budget sur lequel les Bourgmestres pourront asseoir une politique économique de leur commune et assurer un bon management pour orienter les communes vers un développement sans équivoque et faciliter la compétitivité.
Pour chuter, ce travail nécessitera une collaboration interpersonnelle et une diplomatie classique avec les experts (Cabinet Objectif Kabeya) afin que tous les moyens structurels et techniques dès la conception à la réalisation soient réalisés méthodiquement de telle sorte à respecter l’agenda proposé et un protocole d’accord entre le gouvernement et les représentants de chaque commune.
Au niveau de ressources humaines, le renouvellement des dirigeants de quartiers et communes devra également se faire dans l’intérêt de favoriser l’insertion de la jeunesse selon le profil correspondant aux critères de sélection pour la réalisation de ces opérations et dans l’intérêt d’apporter une nouvelle touche au sein de l’appareil de l’Etat.
Quel avenir pour une administration électronique en République Démocratique du Congo ? Plans et voies de sortie.