Les léopards de la République Démocratique du Congo n’ont pas pu se défaire des lions de l’Atlas vendredi soir au stade des martyrs, devant plus de 20 000 milles supporteurs congolais venus les soutenir. En face d’une équipe marocaine résistante, la RDC a été tenue en échec par un score nul d’un but partout (1-1), avant le match retour prévu à Casablanca ce mardi.
Vendredi, les congolais avaient pourtant le destin en main
Dominatrice de la première mi-temps, la RDC avait manqué sa seconde partie, ayant même fini le match à 10 à cause du carton rouge attribué à son latéral gauche, Glody Ndonga, fautif sur Achraf Hakimi.
Ce match a été fort en rebondissements car les hommes de Vahid Halilhodzic ont été les premiers à contrôler la rencontre. Durant les 10 premières minutes, le Maroc avait pourtant pris initialement le match en main, grâce à un fort pressing qui gardait les Congolais dans leur moitié de terrain. Grâce à la défense compacte instauré par l’Argentin Hector Cuper et qui a résisté à ces assauts, les congolais avaient par la suite géré.
Cette maîtrise de la situation qui a rapidement permis à Yohane Wissa, servi côté gauche par Edo Kayembe, de rentrer et d’enrouler sa frappe. L’excellent ballon de l’attaquant de Brentford se voit légèrement contrer par la tête de Saïss avant de tromper la vigilance de Bounou, le portier marocain. (12e, 1-0).
Un but qui a fait bouger non seulement le stade des martyrs mais tout le territoire congolais. Les léopards vont dominer les minutes qui suivent et remporter tous les duels, à l’image de ce centre/tir d’Amale qui manque de lober de Bounou (27e). À la 29ème minute, c’est Cédric Bakambu qui mange la feuille de match seul devant le but sur un centre de Yohane Wissa en raison d’un retour in extremis du Rennais Nayef Aguerd. Durant cette première partie, les marocains sont complètement cousues à l’exception d’une bonne tête d’El Nesyri sur un centre d’Hakimi en fin de mi-temps (45e).
Au retour des vestiaires, c’est encore Wissa sur son aile gauche, qui rate le but du break avec son enrôlé qui trouve le poteau à sens opposé à la 48ème minute. C’est vrai que les marocains avaient eu chaud sur cette action.
Irréalistes, les congolais vont malheureusement reculer par la suite. Le réveil marocain est sensationnel, d’abord avec l’attaquant Ryan Mmaee sur un premier corner, sa tête est repoussée (53e). Ensuite avec son frère Samy Mmaee, qui voit sa tête touchée de la main par Bakambu. Pénalty, mais que son petit frère manque (55e).
Cédric Bakambu à la 60ème minute va essayer de se rattraper, profitant d’une mauvaise relance de Nayef Aguerd pour récupérer le ballon et centrer pour Mbokani au deuxième poteau qui ne peut redresser sa reprise. Le score reste là et le match bascule lors d’une minute totalement folle. Sur action fatidique de Bakambu lancé vers le but, Aguerd le neutralise in extremis et la contre-attaque lancé par la suite, permet à El Kaabi, trouvé dans le dos de la défense, de servir en première intention l’entrant Tissoudali, qui reprend de volée et terrasse le Kiassumbua (76e, 1-1).
La RD Congo perd la maîtrise et tente vainement de se ressaisir, en face du Maroc qui a repris confiance. Bounou s’interpose sur une tête puissante de Ben Malongo (80e), avant que ce dernier et son équipe perdent Glody Ndonga Muzinga sur un mauvais tacle sur Hakimi. En infériorité numérique, le Congo ne va plus parvenir à faire grand chose et va finir le match dans l’idée d’aller chercher la qualification au royaume chérifien.
Des regrets et des leçons…
La RDC aurait pu faire le break dès la première période, à un moment où elle avait complètement pris le contrôle de la rencontre. Face à une équipe telle que le Maroc et dans une compétition telle que le mondial, il faut être impitoyable et incisif. Avec les remplacements de Wissa et Akolo, le Congo a beaucoup souffert. Chadrack Akolo effectuait un effort double dans le jeu durant la première partie, reculant souvent derrière pour soutenir Mukoko, très efficace durant cette rencontre. L’entrée de Yannick Bolasie n’a pas apporté quelque chose de prolifique dans l’entre-jeu, bien au contraire. Samuel Bastien pour son premier en officiel, a connu certaines difficultés dans la conduite de balle, qui a pesé sur la tête d’Edo Kayembe, auteur d’un très bon match et obligé de jouer quasiment tous les rôles au milieu de terrain. Cette difficulté au milieu de terrain, ce manque de meneur de jeu, n’a pas permis au duo Mbokani-Bakambu de s’illustrer. Pour une fois, les deux attaquants de la RDC n’ont pas réussi à combiner ensemble. Les choix de laisser Kakuta, Kebano et Mpoku sur le banc dans le dernier quart d’heure du match n’a pas été justifié. L’équipe de la RDC aura à apprendre de ses erreurs afin de faire mieux ce mardi et grandir dans son animation globale du jeu.
C’est vrai qu’avec ce match nul et un but inscrit à l’extérieur, le Maroc a pris un sérieux avantage mais les Léopards peuvent encore croire à leur première Coupe du monde depuis 1974.
La RDC est déjà au Maroc !
Les fauves de la RDC séjournent depuis ce dimanche matin au Maroc où ils ont érigé leur quartier général à Mazargan Hôtel à El Jadida à Casablanca. Avec Donatien Tshimanga, le président intérimaire de la Fédération congolaise de football association, la délégation congolaise avait quitté Kinshasa le samedi 26 mars 2022 à 20h00, heure locale pour atterrir à 2h30, heure de Kinshasa et 01h30, heure locale.
Tous les joueurs se sont entraînés ce dimanche dans la soirée. Ayant manqué au match joué à Kinshasa pour avoir rejoint le groupe en retard, Meschack Elia a pris part à la séance d’entraînement de ce dimanche. Une autre est prévue ce lundi avant le match retour mardi.
Il y a encore de l’espoir
Dans la tête des congolais, une seule conjugaison avant le match de ce mardi, espérer ! Florent Ibenge, ancien sélectionneur des léopards et qui ne cesse de les soutenir, a rappelé aux congolais qu’ils l’avaient fait en 2014 face à la Côte d’Ivoire, après avoir perdu 1-2 à Kinshasa. Les léopards, animés par un Yannick Bolasie de grand jour, avaient battu les ivoiriens chez eux 3-4 et s’étaient par la suite qualifiés pour la CAN 2015 en tant que meilleurs perdants pour finir 3èmes de la compétition.
Plus récemment, durant la phase des groupes de ces Éliminatoires du mondial avec Hector Cuper, les léopards ont souvent eu à aligner des résultats moins probants à domicile. Contre la Tanzanie en septembre 2021, la RDC avait également été tenue en échec (1-1), avant d’aller chercher une victoire très importante à Dar-es-salam (0-3). L’espoir fait vivre la RDC.
Claustephy Mbuatas