Il n’y a pas de confinement décrété à cause de la Covid-19 ni même un état d’urgence sur l’étendue nationale mais le championnat de football, la Vodacom Ligue 1 ne se joue plus depuis plusieurs semaines et pour être plus précis, deux mois déjà. Ce blocus comme jamais auparavant prive aux amoureux du ballon rond le spectacle de la LINAFOOT alors que tous les clubs de l’élite du football congolais sont prêts à s’affronter étant malheureusement empêchés d’effectuer leurs déplacements à cause de l’incapacité du gouvernement, de payer leurs mobilités.
L’arrêt des déplacements des clubs par Congo Airways bousille la Linafoot
Beaucoup d’irrégularités s’observent depuis plusieurs semaines sur le calendrier du championnat national de la Vodacom Ligue 1. À l’origine de ce désordre, le manque de paiement des frais de déplacement des clubs par le gouvernement congolais à la compagnie nationale d’aviation Congo Airways, qui assure ce travail. Une situation qui nuit à l’agenda déjà très serré du championnat de l’élite du football congolais.
En effet, si les téléspectateurs se fatiguent de suivre les matchs avec pareilles irrégularités, les clubs accusent de perdre leurs rythmes. Le Tout Puissant Mazembe par exemple, seule équipe congolaise encore en lisse dans une compétition interclub de la CAF, a démontré quelques faiblesses dans son jeu au cours de ses matchs de la phase de groupe de la coupe de la Confédération africaine, malgré le fait qu’il s’est qualifié au prochain tour.
Le gouvernement échoue à sa tâche
Derrière ce scénario, l’État congolais, qui avait pris la responsabilité d’assurer le déplacement des clubs il y a deux ans, dégringole car depuis qu’il avait pris cette bonne initiative, tout n’a jamais vraiment été fait correctement comme convenu. Preuve à l’appui, retard de paiement et impaiements amenant et le Championnat et ces clubs qui devaient se décharger, dans des situations embarrassantes.
Avec la crise actuelle, la compagnie nationale d’aviation avait décidé, il y a deux mois, de stopper avec les déplacements des clubs qui jouent la Ligue Nationale de Football (Linafoot), faute de payement d’au moins trois mois de frais de mobilités des équipes engagées dans le championnat national.
En effet, selon nos sources, c’est depuis le début de la saison en cours que le gouvernement congolais n’a pas payé les frais de transport des clubs engagés à la 27e édition de son championnat national.
Dans les accords signés entre le gouvernement et cette compagnie, il est clairement dit que le gouvernement doit payer les frais de déplacement des équipes pour le compte de la phase aller, avant même le début du championnat.
Une nouvelle qui présageait déjà d’endommager le calendrier du championnat. Malheureusement, plusieurs semaines après, les autorités n’ont pas encore réagi, malgré plusieurs annonces de réunions entre le ministère des sports, la direction de Congo Airways et les représentants de la ligue.
La RDC perd sa place en Afrique
Toutes ces irrégularités désacralise le niveau du championnat élitiste congolais au niveau international. Au dernier classement des meilleurs championnats africains, la position de la RD Congo a régressé sortant même du top 5. Actuellement, le Congo (75pts) occupe la 6ème position, derrière respectivement le Maroc (183 pts), l’Égypte (173.5 pts), la Tunisie (131 pts), l’Algérie (109 pts) et l’Afrique du Sud (93.5 pts) mais reste encore devant la Guinée (38 pts), le Nigéria (37.5 pts), la Zambie (35 pts) et l’Angola (31.5 pts).
En décembre 2020, Congo Airways menaçait d’ailleurs d’interrompre le contrat avec le gouvernement congolais
Faute de respect des clauses par l’État Congolais qui était censé payer l’entreprise pour le déplacement des équipes mais sans succès, Congo Airways menaçait de mettre un terme à sa collaboration avec l’organisateur du championnat national pour le déplacement des équipes et c’était à quelques journées seulement de la clôture de la première partie du championnat national de la vodacom Division 1.
« Cette charge est à ce jour confiée à la société Congo Airways, qui fait savoir à ses préposés, son intention d’y mettre fin faute de paiement, plus grave de séquestrer les équipes en déplacement en annulant les billets (retour) en leur possession », lisait-on dans un communiqué de la société aérienne paru le 24 décembre de cette année.
L’État congolais, qui avait décidé d’appuyer les équipes de l’élite nationale au conseil des ministres du 4 septembre 2020, en acceptant de prendre en charge le transport des écuries congolaises, avait finalement payé ces dettes, plusieurs semaines après.
Claustephy Mbuatas