FCC tombe, Néhémie Mwilanya, coordonnateur de cette plateforme, est accusé d’être à la base de la chute de la plate-forme chère à Joseph Kabila, alors que le FCC avait eu la majorité dans presque toutes les institutions nationales provinciales, sous Néhémie Mwilanya.
Pour certains c’est une accusation arbitraire, inique, et injuste à l’encontre de Néhémie Mwilanya, car ils ont critiqué son juridisme qui a pris le dessus en période de crise politique.
Du 1er juillet 2018 au 21 décembre 2020, soit 2 ans, 5 mois et 20 jours, le Front commun pour le Congo (FCC) a été, sous Néhémie Mwilanya, son Coordonnateur, un regroupement dynamique des parties politiques qui ont réussi à donner vie à la politique congolaise. Et par la voie des urnes, une écrasante majorité a pris des sièges à l’Assemblée nationale, au Sénat, dans la quasi-totalité des Assemblées provinciales, 25 des 26 gouverneurs dirigent les provinces, sans oublier les perchoirs de l’Assemblée Nationale et du Sénat, et des Assemblées provinciales dirigés par le FCC et l’accord du gouvernement qui a donné lieu à 65 ministres FCC contre 35 CACH.
FCC : ce que 47 jours ont suffi à la Cellule stratégique d’anéantir
La Cellule stratégique du Front commun pour le Congo (FCC), mise en place le 21 décembre 2020 par la Conférence des présidents en vue de sauvegarder les acquis, identifier la liste finale des membres et garder les députés, sénateurs et le gouvernement sous l’escarcelle du FCC n’a pas été à la hauteur. Bien au contraire, elle a annihilé tout le travail de titan abattu pendant 2 ans, 5 mois et 20 jours par le Coordonnateur, estimant malheureusement urgent par contre de lui régler les comptes. En seulement 47 jours, la Cellule de stratégie n’a pas bougé d’un pouce du travail qui leur avait été confié par l’Autorité morale du regroupement.
Souvenirs d’un leadership d’envergure
Et pourtant, du 1er juillet 2018 au 21 décembre 2020, le FCC a réussi à donner vie à la politique congolaise par la voie des urnes. Sous Néhémie Mwilanya, son Coordonnateur, le regroupement politique a atteint la majorité à l’Assemblée nationale, au Sénat, dans la quasi-totalité des Assemblées provinciales. Au niveau de l’exécutif provincial, 25 des 26 gouverneurs des provinces sortaient de ses rangs, de même qu’aux Bureaux de l’Assemblee Nationale , du Sénat et des Assemblées provinciales. Le gouvernement comptait 65 ministres FCC contre 35 CACH : un pari extraordinaire que des membres du regroupement ont commencé eux-mêmes à saper par un amateurisme politique. Forts de ce succès (qui a toujours plusieurs pères), des sociétaires de la Majorité, parmi les plus en vue, se sont révélés par des propos désobligeants, à multipliant des maladresses à travers une communication agressive contre leur partenaire dans la coalition, ce qui l’a fait cabrer.
Que dire du procès arbitraire et injuste intenté à l’encontre du Coordonnateur, lequel procès attribue la débâcle du FCC au seul Néhémie Mwilanya (l’échec est orphelin). Ils ont critiqué son juridisme qui a pris le dessous sur pragmatisme. Pour eux, le juridisme, actif en période de stabilité politique qui induit l’assurance juridique, devient inopérant et contreproductif en période de crise où la tactique politicienne, lorsqu’elle est intelligemment déployée, garantit la certitude de la victoire.
N’est-ce pas que les lois régissent l’Etat en temps de paix ?
Cependant, il est de notoriété publique que, par la voix des cadres FCC qui ont quitté le navire, occasionnant la prise d’eau, au profit de l’Union sacrée de la Nation, nombreux expliquent leur transhumance par la volonté de sanctionner l’égoïsme du PPRD. C’est après la débâche à la présidence de l’Assemblée nationale que les langues se sont déliées. Et pourtant, ils ont passé sous silence les actions d’envergure réalisées sous le leadership de Mwilanya. Aligner plus de 300 députés et une soixantaine de sénateurs pour prêter allégeance à l’autorité morale, Joseph Kabila, en octobre 2020 est inscrit comme un exploit surhumain, après avoir, en juillet 2018 (le 1er), signé la charte constitutive du FCC. La Coordination du FCC a par ailleurs sonné la révolte, lorsque les mauvais signes ont apparu dans l’environnement politique, en organisant une méga Marche du FCC, le 23 juillet 2020 en soutien aux Institutions de la République.
Déficit de diplomatie dans le chef des caciques du FCC
Mais comme l’a dénoncé le professeur Emile Bongeli Yeikelo ya Ato, sociologue, ‘‘à chaque sortie des membres du FCC, on pressentait l’absence de sagesse et de diplomatie : déclarations arrogantes, choquantes, pas de nature à apaiser les esprits… Si bien que le camp adverse, se sentant bien aguerri dans des situations conflictuelles, profita du flanc lui prêté pour se lancer, comme dans un combat sauvage, dans des attaques et contre-attaques qui se sont révélées mortelles pour le FCC’’.
S’en est suivie donc la débâcle que tous déplorent aujourd’hui, laquelle s’est apparenté à la volonté de couper l’enfant en deux, comme dans les Ecritures saintes, pour des intérêts égoïstes. Ce qui laisse à croire qu’au sein du FCC, chacun portait son idéal lequel ne cadrait nécessairement pas avec celui des initiateurs. C’est cela l’erreur stratégique.
Aujourd’hui, certains des critiqueurs de la gestion Mwilanya ont été les premiers à traverser la rue. Nombre d’entre eux disent y aller sans y croire, … ! Si le CACH a critiqué sévèrement le FCC, c’est à cause notamment de ces mêmes acteurs politiques qui, hier, étaient plus kabilistes, et par un coup de baguette magique, ont repris l’âme tshisekedistes, arguant qu’ils retrouvent leur origine politique. Qu’à cela ne tienne, au regard de cet argument d’Augustin Matata Ponyo et au regard de l’expression des ambitions qui se trament déjà, l’Union sacrée, a tout l’air d’une auberge espagnole où chaque fraction qui y adhère a déjà inscrit dans le marbre ce qu’il va en tirer. Au bout du compte, chacun voudra se faire payer, à la mesure de ses ambitions, de ses apports réels ou supposés. Les querelles à venir, très bientôt, entre différentes franges de ladite Union, mettront à nue la véritable leçon à tirer de cette ruée hasardeuse, et ces querelles trouveront bien en l’Union le terreau de la crise qui la réduira comme peau de chagrin. Les prochaines échéances ne manqueront pas de nous en donner la mesure. Seulement, après ce qui s’est passé, le vrai débat porte vraisemblablement sur la valeur de la classe politique (et même en général de la société) congolaise caractérisée par la versatilité de ses acteurs.
Le FCC est mort de sa vrai mort et son avenir reste incertain bien que des cartouches sont restées inutilisées : affronter les nouveaux challenges avec détermination et sérénité, peut-être sous d’autres structures.